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Questions à se poser quand on choisit un camion

Petit ou grand ?

La première question, la plus judicieuse, serait sans doute : qu’est-ce que vous voulez en faire ? Vivre à l’année ou partir en week-end ? Bouger tous les jours ou se poser chez des gens pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois ? Vivre seul, en couple, en famille ?

La taille est liée à votre besoin de confort, à l’envie de (ne pas) faire son lit tous les jours, au temps que l’on reste à un endroit. J’ai la sensation que plus on est sédentaire, plus le besoin d’espace dans sa maison est important. À l’inverse, quand on bouge tous les jours, on aime avoir un véhicule qui passe partout et qui peut se garer sur n’importe quelle place de parking. À chaque taille de véhicule ses spécificités, son mode de vie. Le critère de taille, c’est vous et votre manière de vivre la vie nomade. J’ai été impressionnée de réussir à (bien) vivre à deux dans un Renault Trafic (moins de 7 m²) pendant plusieurs années. L’aménagement joue un grand rôle pour faciliter le quotidien (rangements, espaces pour se déplacer, etc.).

Pour vivre à l’année dans un véhicule, il me semble important de pouvoir tenir debout afin de ne pas rester assis en permanence les jours où il pleut ou si le froid est particulièrement glaçant. Cela signifie avoir un véhicule de plus de 2 m de hauteur (en comptant la hauteur du châssis + la hauteur de l’espace de vie). Cela signifie aussi que l’on sera bloqué pour passer sous les barres de hauteur installées régulièrement dans les lieux qui accueillent du monde et voient d’un mauvais œil l’arrivée des camping-cars.

Pour partir en vacances, surtout dans des endroits touristiques, il est donc plus pratique d’avoir un véhicule plus petit, mais dans lequel on ne tient pas debout.

Quelques exemples :

  • Des personnes seules vivent à l’année dans des utilitaires type Kangoo. Elles font beaucoup de route et ont souvent accès à des lieux collectifs pour la douche et la nourriture (collectifs, camping ou autre) ou passent du temps en pleine nature (pour des activités sportives de montagne par exemple).
  • J’ai rencontré plusieurs couples qui vivent à l’année dans des petits camions bien aménagés de moins de 2 m de haut (type Volkswagen aménagés). Ils se déplacent souvent, adorent leur vie nomade mais se posent aussi des questions sur la place. Ils ne changeraient pas de camion, mais se rendent compte que pouvoir tenir debout, c’est cool. Ils passent de temps en temps l’hiver dans des logements plus spacieux (tiny house, appartement, chez la famille, etc.)
  • Il me semble que le camion aménagé de plus de 2 m de haut et de moins de 5,50 m de long (type utilitaire d’artisan, qui se gare sur une place de parking classique) est adaptable, confortable et passe-partout. Il convient à un grand nombre de situations : saisonniers, familles en vacances, nomades au long cours, etc.
  • Fourgons ou camping-cars de plus de 5 m de long. Ce sont des véhicules plus spacieux, moins mobiles car ils passent difficilement dans les centres-villes ou sur les places de parking habituelles. Ils sont adaptés à la vie à l’année peu nomade ou à des vacances « luxueuses ». C’est un type de véhicule choisi par les couples qui ont besoin d’un peu de confort ou des familles.
  • Je ne sais pas si je peux parler des poids lourds, je connais assez peu la question. Il s’agit d’un autre type de voyage que celui que j’ai expérimenté. Le poids lourd (ou le bus), c’est plus une maison spacieuse qui se déplace qu’une vie nomade en tant que telle. J’ai rencontré plusieurs familles et couples en poids lourd aménagé. En général, ils s’installent quelque part pour minimum plusieurs jours, voire plusieurs semaines : chez des amis, mais aussi dans la nature. Ils ont souvent un autre véhicule pour se déplacer (au minimum un vélo, mais plus souvent une moto ou une voiture). Le coût du carburant a un impact important sur les déplacements.
le bus des Mytae (photo : mytae.fr)
Le nouveau camion du magazine Ici Bazar (photo : icibazar.com)

Récent ou ancien ?

Cela dépend de vos finances, mais aussi de l’envie de vous impliquer dans la mécanique de votre véhicule. Peu de réparations peuvent être faites sur un véhicule « récent » pour les questions liées à l’omniprésence de l’électronique. Les réparations valent souvent assez cher. Ce n’est pas une option que je connais bien, j’en parlerai donc assez peu.

Les véhicules anciens, sans électronique, sont moins chers, plus faciles à réparer par des novices avec un minimum d’outillage. Les réparations coûtent aussi souvent moins cher le garagiste.

Le point négatif : qui dit ancien, dit aussi que les pannes liées à des pièces usées par le temps sont plus probables. La manière dont le véhicule a été entretenu a un impact non négligeable sur sa fiabilité à long terme. Malheureusement, c’est souvent une inconnue lors de l’achat.

Personnellement, je privilégie les fourgons anciens pour des raisons financières et des raisons d’autonomie — qui sont aussi en partie des raisons financières : ils sont moins chers à l’achat, les mensualités de l’assurance sont aussi souvent moins importantes (car l’argus du véhicule est très faible), je peux acheter des pièces à la casse et réparer moi-même mon camion. Au fur et à mesure, je connais ses spécificités, je vérifie souvent l’état des différents éléments, je sais ce qui risque de lâcher ou ce à quoi je dois prêter attention.

Si vous êtes motivés à faire de la mécanique, mais que vous n’y connaissez rien, ce n’est pas un problème. Quand j’ai commencé la vie nomade, je ne savais même pas vérifier les niveaux de mon van. La mécanique, ça s’apprend, souvent sur le tas, souvent avec des tutos sur Internet au bord d’une route, avec éventuellement les conseils des passants et le joker « appel à un ami », mais ça s’apprend. Et, au final, ce n’est pas si compliqué (c’est toujours plus simple quand on a fini !). Si vous le souhaitez, je propose une petite introduction à la mécanique dans quelques articles 😉

Aménagement pro ou aménagement maison ?

Cette rubrique pour dire une évidence. L’aménagement pro, c’est top : c’est beau, c’est pratique, c’est sécurisant, ça respecte les normes… mais c’est le plus souvent très cher. Alors, soit on achète un véhicule déjà aménagé par un pro (c’est chouette si vous y arrivez), soit on le fait aménager par un pro (c’est chouette si vous avez les finances). Mais pour la plupart des personnes que je connais… on fait avec les moyens du bord. Des infos plus poussées sur l’aménagement sont dans les articles consacrés à cette thématique.

la caravane jaune

Et pourquoi pas une caravane ?

J’aime beaucoup le principe de la caravane. Dans l’évolution de la vie nomade, j’ai vécu avec mon compagnon dans le fourgon pendant 3 ans et demi puis nous avons associé une caravane. Camion + caravane, c’était une chouette combo. Un deux-pièces sur roues, la possibilité d’être à deux (ou plus) sans être dans la même pièce en permanence – cela peut être salutaire pour un couple, encore plus pour une famille. La caravane est beaucoup plus spacieuse que le fourgon : sa forme et son aménagement ont été étudiés dans ce sens. Elle nous a permis d’avoir accès à un confort qui nous faisait défaut : un four à gaz et un chauffage puissant notamment (les deux nécessitant un espace que nous n’avions pas dans notre van). La table nous permettait d’avoir plus d’espace quand nous travaillions face à face et… nous avons pu partager notre quotidien avec un chien.

Nous nous sommes vite rendu compte que, si conduire avec une caravane est un peu plus technique (et surtout faire demi-tour), on s’y fait vite. Le fait d’être particulièrement long (+ de 10 m) ne nous a pas particulièrement posé de problème. Nous n’allions évidemment plus dans les centres-villes. Si cela s’avérait nécessaire pour une raison ou pour une autre, nous déposions la caravane sur un parking en périphérie pour la journée. Il nous est également arrivé de laisser la caravane chez un agriculteur pendant plusieurs jours/semaines, le temps de nous déplacer uniquement avec le camion si nous avions un aller-retour à faire.

Au final, la consommation en carburant a augmenté, mais que de 2 à 3 L pour 100 km, ce qui ne me semble pas excessif. L’inconvénient principal tient surtout au fait que les caravanes anciennes ont été construites pour aller en vacances et non pas pour faire des dizaines de milliers de kilomètres, ni pour accueillir la vie complète des gens. Elles ne supportent pas d’être trop chargées (le poids d’affaires qu’elles supportent tourne autour de 150 kg). Ces caractéristiques peuvent être différentes pour des caravanes plus longues ou avec des profils spécifiques.

Quoi qu’il en soit, si mon camion devait un jour me faire défaut, j’hésiterais entre le fait de racheter un camion ou prendre une voiture et une caravane. C’est un choix relativement rare aujourd’hui, mais qui présente l’avantage d’être très modulable et particulièrement confortable. D’expérience, il n’est pas plus compliqué de trouver des endroits dans la nature avec une caravane qu’un autre véhicule, et nous n’avons pas été plus dérangés par les voisins. Il n’y a pas de problème d’aménagement de véhicule, il n’y a pas de contrôle technique spécifique sur la caravane et cela peut revenir beaucoup moins cher qu’un fourgon aménagé.

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