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Cuisine, douche, électricité, etc. : comment tout cela fonctionne ?

La cuisine du camion de Sonia et Tristan

Cuisine

Les plaques fonctionnent généralement au gaz. Une, deux, quatre plaques en fonction de l’espace et du degré de confort. Elles sont généralement reliées à des bouteilles de gaz. Il existe aussi des réchauds de camping qui fonctionnent avec des bonbonnes de gaz de 226 g qui peuvent être pratiques si vous souhaitez minimiser la place occupée par la cuisine ou que vous voyagez rarement.

Dans un fourgon, on utilise généralement un frigo « trimix ». Cela signifie que le réfrigérateur fonctionne à la fois au gaz, à l’électricité en 12 V et à l’électricité en 220 V (ces notions sont expliquées dans la partie électricité). Il est réglé pour fonctionner sur le circuit 220 V si le véhicule est branché à un réseau électrique extérieur, au 12 V quand le véhicule roule et que l’alternateur a une production suffisante, et au gaz quand ces alternatives ne sont pas possibles. Le coût initial est conséquent (plusieurs centaines d’euros, même d’occasion) et le coût de fonctionnement (gaz) est aussi non négligeable. Avec le chauffage, il s’agit de l’équipement le plus énergivore du véhicule.

Rangements

Utiles dans la cuisine tout particulièrement, mais dans tout le van en général, les rangements pratiques où tout est facilement accessible, c’est le top ! Il existe de nombreuses astuces pour maximiser l’espace, à utiliser sans modération :

– Optimiser l’intérieur des portes de placards : y installer des portes épices, des crochets, des filets…

– Utiliser chaque bord de mur : installer des élastiques qui tiennent des pots en place pour qu’il ne risquent pas de tomber dans un virage.

– Utiliser chaque paroi verticale : suspendre des objets grâce à des crochets installés un peu partout, installer des aimants pour accueillir les ustensiles métalliques.

– Utiliser le plafond : des couvercles de bocaux visés au plafond permettent de stocker les bocaux sans les poser sur une surface plane (pour les céréales et légumes secs, les vis ou petits objets), des filets ou des corbeilles qui servent de contenants.

– Mais aussi des tiroirs et des séparateurs dans les tiroirs, des boîtes, des étagères de toutes tailles, de toutes formes, mais dans tous les cas, adaptées aux contenants qu’elles sont censées accueillir.

Rangements dans des bocaux dont les couvercles ont été vissés dans un meuble
Filtre à eau Berkey

Eau

Le top du top du système d’eau dans un véhicule aménagé est d’avoir une cuve d’eau propre, une pompe à eau automatique — qui se met en marche quand on ouvre un robinet — et une cuve d’eau usée idéalement située sous le châssis pour gagner de la place à l’intérieur. L’ensemble est fixe, raccordé aux différents points d’eau par des conduits cachés par les parois.

L’eau propre peut être alimentée par l’extérieur comme lorsque l’on fait le plein de carburant. Les eaux usées sont évacuées par le biais d’un robinet.

Une version plus basique, mais très efficace, consiste en un bidon d’eau que l’on remplit manuellement dans lequel on plonge une pompe à eau immergée reliée à un unique robinet. La pompe est mise en route par un bouton on/off. Les eaux usées sont évacuées par un second bidon que l’on vide à la main.

La version la plus basique est d’installer un bidon muni d’un robinet placé au-dessus d’une bassine. Cela reste bien efficace.

Si vous préférez filtrer votre eau avant de la boire, il existe des systèmes de fitration par gravité très efficaces type Berkey (la marque la plus connue – et la plus chère) ou British Berkfeld. Quand on découvre le système et que l’on se rend compte de sa simplicité, on a aussi envie de le fabriquer soi-même le receptacle en achetant juste les filtres…)

Douche

La douche, c’est génial ! Mais ça prend beaucoup de place. Des astuces existent pour que cet espace ne soit pas uniquement utilisé pour faire sa toilette. Dans le camion bleu, le bac à douche est installé à l’arrière du véhicule entre un placard et le lavabo. D’une certaine manière, il est au bout du couloir. Je monte dessus pour me brosser les dents ou aller chercher des affaires dans les placards. Quand je prends une douche, je ferme le rideau de douche et je suis dans un espace préservé. Quand je ne prends pas de douche, je garde la sensation d’espace.

Le principe du chauffe-eau à gaz est similaire à un chauffe-eau de maison à la différence que c’est moi qui choisis quand je veux qu’il s’allume (question d’économie). Quand je veux prendre une douche, j’allume le chauffe-eau, j’attends un quart d’heure et c’est tout bon.

Si vous ne disposez pas d’une douche pré-installée, au-delà de se laver au gant, il est possible de garder sous le coude un bac en plastique carré (qui n’est généralement pas fabriqué pour cet usage). Il existe des systèmes de pompe immergée avec pommeau de douche. Vous plongez la pompe dans un seau en plastique qui a préalablement été rempli d’eau chaude. Le système est au final assez pratique et efficace.

Pompe immergée avec pommeau de douche

Isolation

Pourquoi choisir un véhicule isolé ? Pour être protégé du froid l’hiver certes, mais aussi de la chaleur de l’été. Une caisse de tôle en plein soleil — ce qui est utile pour charger la batterie — devient vite un four. Il existe différents types d’isolations : laine de verre, polystyrène ou autres isolants « classiques ». Certains refuseront ces types d’isolation pour des raisons de santé (poussières, solvants) ou écologiques. Un isolant souvent utilisé est un isolant « multicouche » ou « isolant mince », qui n’est pas écolo, mais sain et bon marché. Parmi les autres isolants existants, il y a la laine de chanvre, la laine de mouton ou, le top sans doute, le liège en couche épaisse.

De mon côté, le camion bleu a été isolé par un pro avec du multicouche, c’est également ce que j’ai installé dans mon cabanon. Je ne pense pas que ce soit le plus judicieux ou le plus intelligent, mais c’était le plus pratique et le moins cher.

Si le véhicule n’est pas isolé et que vous souhaitez y passer du temps, ce sera une étape nécessaire : tout démonter pour tout isoler. C’est une étape fastidieuse et chronophage, mais essentielle.

Chauffage

Si vous ne pensez pas passer l’hiver en fourgon, vous n’en avez pas particulièrement besoin. Dans le cas contraire, toutes les infos sont dans le chapitre dédié à l’hiver.

Électricité

Sacrée question que celle de l’électricité. Elle peut devenir très complexe quand on cherche à comprendre les différentes technologies existantes et la meilleure manière d’optimiser son système. Le principe de base est cependant assez simple.

Pour commencer, il faut faire la différence entre l’énergie disponible de base dans un véhicule aménagé qui est de tension 12 V et celle des circuits électriques des maisons classiques qui est de tension 220 V.

Le 12 V, c’est la tension générée par l’alternateur, et celle des batteries, qui stockent l’énergie dans le fourgon. C’est également la tension utilisée par les ampoules LED et les prises allume-cigare.

Le 220 V, c’est la norme de voltage des prises avec 2 fiches qui se branchent dans les prises électriques dont vous avez l’habitude.

Il sera donc nécessaire de transformer le 12 V en 220 V via un convertisseur 12 V/220 V pour charger vos appareils électriques habituels. La puissance du convertisseur, mais également la quantité d’énergie disponible dans vos batteries, déterminera les outils que vous pourrez utiliser. Les convertisseurs les plus basiques font environ 300 W, vous pouvez brancher votre ordinateur sans problème ainsi que votre appareil photo, mais pas un mixeur ou une scie sauteuse — et encore moins un chauffage électrique. Pour connaître la puissance d’un objet, sa puissance exprimée en Watt est écrite en petit quelque part sur l’objet ou son chargeur. Il est donc important de connaître la puissance de son convertisseur.

L’électricité consommée dans les fourgons provient de l’alternateur du fourgon (qui produit de l’électricité quand le véhicule roule), des panneaux solaires ou d’une prise électrique extérieure.

En général, il y a 2 batteries dans un véhicule aménagé : la batterie moteur, qu’il y a sur tous les véhicules, et la batterie auxiliaire, qui se trouve dans la zone de vie.

Les 2 batteries sont reliées ensemble via un boîtier appelé coupleur-séparateur. Il permet à la batterie auxiliaire de se recharger grâce à l’alternateur du véhicule et d’utiliser la batterie moteur sans risquer de la décharger (un système permet d’arrêter de puiser sur cette batterie pour être sûr de pouvoir redémarrer). C’est particulièrement pratique pour faire le plein d’énergie quand il n’y a pas de soleil et pour dépanner si on est en galère d’électricité en plein hiver. Le coupleur-séparateur peut aussi faire fonctionner certains outils sur l’énergie produite par l’alternateur uniquement quand le camion est en marche (le frigo par exemple dans le cas d’un frigo « trimix »).

La capacité de la batterie et la technologie utilisée sont déterminantes pour savoir quelle quantité d’énergie sera disponible hors charge (quand il n’y a pas de soleil et quand le camion ne roule pas). Les modèles sont nombreux et possèdent tous leurs caractéristiques propres. Pour exemple, je fonctionne avec une batterie AGM 100 A, un panneau solaire de 120 W et un coupleur-séparateur. Je ne me pose généralement pas de question d’électricité les 6 mois de l’année où il fait beau. Quand l’automne est entamé, je sais que je n’aurai pas de souci avec l’éclairage de mon camion, mais que je pourrais recharger mon ordinateur une fois, 2 fois maximum si je ne recharge pas la batterie.

On s’adapte vite à un nouvel usage de l’électricité : penser à mettre l’ordinateur ou les batteries en charge lorsqu’on prend la route ou pendant la journée. Cela permet de ne pas puiser sur la batterie et de gagner en autonomie au quotidien.

Lors de l’achat d’un véhicule, il est donc utile de s’informer de la qualité du système électrique en place : quelle est la puissance du panneau solaire, la capacité de la batterie, quelles sont les caractéristiques du convertisseur 12 V/220 V, un coupleur/séparateur est-il installé ?

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